10 raisons de penser que Pornography (1982) de The Cure est culte !

Aujourd'hui, sur MB's Music, nous repartons un peu dans les années 80, en direction de la même année que Thriller de Michael Jackson dont nous avons déjà parlé mais avec un album plus sombre, recommandé cette fois-ci par mon meilleur ami : Pornography de The Cure. Voici donc 10 raisons de trouver cet album culte !

1. Parce que The Cure

Formé en 1976, The Cure constitue l'un des piliers du new wave, à la fois rock et psychédélique, donnant de forts accents gothiques à sa musique. Aujourd'hui encore, le groupe continue de jouer et de faire des tournées incroyables, rejouant ses grands albums (la chose est assez rare pour des groupes aussi anciens). La figure emblématique de Robert Smith n'a fait qu'apporter davantage à la légende du groupe qui, connu surtout pour sa chanson "Boys Don't Cry" a livré une discographie bien plus riche, fournie et complexe. La preuve ? The Cure est tout simplement le 8ème meilleur groupe de rock britannique de tous les temps (devant Oasis, qui est devant Queen... je n'en dirai pas plus...)

The Cure en France, en 1982. De gauche à droite : Simon Gallup, Lol Tolhurst & Robert Smith. © D. Montanès

2. Parce que c'est une oeuvre collective

Pornography est l'exact opposé de The Wall qui était l'oeuvre d'un seul de ses membres, Roger Waters. Ici, l'ensemble des chansons sont écrites et composées par Simon Gallup, Lol Tolhurst et Robert Smith, chacun apportant son style et ses influences. Cela est d'autant plus rare qu'assez peu de groupes ont produit un tel travail de groupe et ce, au début de leur carrière. Good job, guys !

3. Parce que c'est l'ultime pièce d'une trilogie

Résumons brièvement : The Cure a sorti Three Imaginary Boys, son premier album, en 1979, avant de s'engager, dès son deuxième opus, sur une trilogie très proche du cold wave : Seventeen Seconds (qui reste un peu pop malgré tout...), Faith, plus sombre, et Pornography, l'opus le plus noir du début de carrière mais également de l'ensemble de la carrière du groupe. Ce quatrième album est donc l'aboutissement de plusieurs albums de travail et le résultat finale d'une espèce de descente aux enfers inéluctable.

4. Parce que c'est une référence du rock gothique

The Cure et son album Pornography sont des références dans le domaine du rock gothique. "Mais qu'est le rock gothique ?" te demandes-tu déjà, jeune impatient que tu es... Je vais t'inciter donc à le découvrir en détail ici. Pour résumer, il s'agit d'une musique très sombre, avec des textes comme des cris désespérés (nous y reviendrons...) et une utilisation exacerbée de la basse, de la batterie et (surtout) des synthétiseurs. Pornography met la basse un peu en retrait mais les autres éléments sont bien là, faisant de cet album l'un des fondateurs du genre avec des groupes comme Joy Division ou Siouxsie And The Banshees (où Robert Smith est intervenu en 1979 puis de 1982 à 1984).

Siouxsie And The Banshees + Robert Smith.

5. Parce que l'album a été un échec critique mais a trouvé son public

Soyons honnêtes : si tous les albums qui sont ou seront dans cette rubrique devaient être approuvés par la critique, il n'y en aurait pas beaucoup. Et cela se prouve, encore une fois, avec Pornography qui a récolté du magazine Rolling Stone la splendide note de... 1,5/5. Heureusement, le public a su percevoir la haute qualité musicale de cet opus et l'a érigé au sommet, en faisant un des albums les plus appréciés de la discographie du groupe, mais également l'un des meilleurs du rock britannique.

6. Parce que les références musicales sont diverses

Quel bonheur de voir un artiste qui s'est largement épanché sur sa musique, son album et les influences qui ont mené à ce cheminement ! En effet, Robert Smith a parlé des groupes et albums qui l'ont inspiré pour la conception de Pornography, citant principalement le premier album de The Psychedelic Furs mais également Siouxsie And The Banshees dont le chanteur a dit : "ils sont le groupe qui m'ont amené à faire Pornography. Ils ont tiré quelque chose de moi" (extrait d'une interview pour le magazine Uncut). Citons également, dans les influences massives des musiciens, Nico, Jimi Hendrix ou encore Erik Satie : un joli panel de sons et d'influences !

7. Parce que The Hanging Garden

Après avoir parlé largement du contexte, il est grand temps de parler musique ! Et dans cet album, il y a encore quelques belles perles dont certaines qui sont restées particulièrement connues et appréciées et notamment "The Hanging Garden", single ayant servi à la promotion de l'album sous le titre de "A Single". La chanson est sortie une première fois seule puis une seconde fois en double 45 tours avec "A Hundred Years", chanson ouvrant l'album et que je trouve (à titre tout à fait personnel) géniale.

8. Parce que les textes sont sombres

Cela a déjà été dit à plusieurs reprises mais Pornography, c'est une atmosphère et des textes particulièrement sombres. Au moment de la conception de l'album, Robert Smith est au plus mal, déclarant rétrospectivement : « J’avais deux choix à l’époque, soit me suicider, soit faire un album et m’en sortir ». Pour notre plus grand bonheur, il a fait un album dont la noirceur froide est désarmante, rendant l'album difficile d'accès. Et même si le message final est "I must fight this sickness, find a cure" (Je dois combattre cette maladie, trouver un remède), n'oublions pas que l'album commence par "It doesn't matter if we all die" (ça n'a aucune importance si nous mourons tous)... et s'aventure, pendant près de 43 minutes, dans les méandres de l'âme humaine, sans espoir de rédemption possible. Si vous avez l'occasion, plongez-vous dans ces textes !

9. Parce que les orchestrations sont magistrales

J'adore parler d'orchestration car je trouve toujours très intéressant la façon dont les instruments sont mélangés pour produire un timbre original et reconnaissable. Dans le cas de Pornography, nous l'avons déjà vu, la batterie, la base et les synthétiseurs sont particulièrement présents, occupant une place centrale dans l'ensemble de l'oeuvre. Les registres sont principalement dans le grave et le medium, les excursions vers l'aigu étaient plutôt stridentes. Enfin, la voix "décharnée" de Robert Smith ne fait qu'ajouter à une orchestration aux accents dramatiques.

10. Parce que ni mélodie ni harmonie ne domine vraiment

Beaucoup de gens ont du mal avec The Cure, en particulier avec Pornography, car il n'y a pas de mélodie qui se dégage et les harmonies sont très sombres et sinueuses. De temps en temps, il est possible d'entendre une mélodie que l'on peut chanter ensuite (la mélodie d'introduction de "One Hundred Years", par exemple) mais, de manière générale, les sections vocales ne sont pas mémorisables et les enchaînements harmoniques sont bien installées dans le grave et n'ont pas pour but d'être mises en avant. En bref, Pornography est un album d'ambiance, où le but est de dégager une froideur et cela se fait en laissant le moins d'éléments permettant à l'auditeur de s'accrocher aux morceaux.

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