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Queen - A Night At The Opera (1975)

  • Photo du rédacteur: Marie
    Marie
  • 11 déc. 2017
  • 4 min de lecture

Comment ne pas commencer par le commencement ? Titulaire d'un master sur la conception esthétique de A Night At The Opera, auteur (auteure ? autrice ?) d'un livre sur l'ensemble de la discographie de Queen, il était normal pour moi de lancer ce blog avec cet opus (je vous entends déjà dire "oh noooon, pas Queen, pas encore.... mais je vais essayer d'être le plus accessible possible).



Avant de parler musique, parlons contexte. Après trois albums permettant au groupe d'émerger petit à petit au sein de la scène britannique, Queen est à deux doigts d'interrompre sa carrière à cause d'un producteur véreux. Son dernier espoir réside dans cet album qui sera un peu "quitte ou double". Il n'y a pas besoin d'en dire bien plus... Après 15 albums et 20 ans de carrière, il semble évident que les musiciens ont tout simplement explosé avec A Night At The Opera, grâce, notamment, à un certain Bohemian Rhapsody.


Tantôt rock progressif, tantôt hard rock, l'album emmène dans tous les registres et incite au voyage musical. Le titre-phare, Bohemian Rhapsody, montre toute la complexité du style Queen : après l'introduction purement vocale, Freddie Mercury fait quelques emprunts à la pop piano-voix. Par la suite et après un solo de guitare culte, le morceau bascule sur une longue section opératique, aboutissant à une explosion rock qui se conclut finalement comme le morceau a commencé. Et l'ensemble de l'album est à l'image de cette description...


L'album s'ouvre sur une lente introduction au piano en crescendo... puis sur des riffs de guitare agressifs ! Voici Death On Two Legs. Composée par Freddie Mercury, cette chanson est un message personnel du chanteur contre l'ancien producteur du groupe. Très rock, parfois violent, Death On Two Legs fait écho aux débuts musicaux de Queen (sur lesquels nous reviendrons) et trouve son issu dans un morceau aux antipodes : Lazing On A Sunday Afternoon, également composée à Mercury. Très court (à peine une minute), ce titre rend hommage à l'opérette grâce à son style très léger, presque désinvolte, et son texte évoquant les dandys britanniques.


I'm In Love With My Car est le seul morceau de l'album composé par Roger Taylor. Le batteur du groupe donne la part belle à son instrument, qu'il accompagne d'un riff de guitare basique et d'une section vocale qu'il accomplit lui-même. Le texte, parlant de l'amour du musicien pour sa voiture, montre un aspect souvent oublié chez Queen : l'humour. Ce morceau est suivi par le seul morceau composé par John Deacon sur A Night At The Opera : You're My Best Friend. Second single de l'album, un peu oublié par le mastodonte Bohemian Rhapsody, ce titre montre toutefois toute la partie pop du groupe, mettant en valeur un piano électrique aux sonorités typiques de la seconde moitié des années 70.


Le virage "électronique" bascule cependant vers un registre folk, amené par Brian May, l'autre grand compositeur du quatuor, au travers de '39. Ici, il n'y a pas de fioriture, la guitare acoustique joue des accords et est accompagnée par la voix du guitariste, donnant une dimension acoustique que l'on connaît peu au sein de l'ensemble. La chanson qui suit reste dans la veine harmonique avec Sweet Lady, également composée par Brian May. L'ensemble de la chanson repose sur un riff de quelques mesures et autour duquel gravitent tous les instruments. A travers ce morceau, Queen revient à son univers de prédilection, le rock classique. Cette cohérence retrouvée continue-t-elle ? Evidemment non, car le groupe aime surprendre, en l'occurrence avec Seaside Rendezvous, oeuvre de Freddie Mercury. Ce morceau est un hommage complexe à plusieurs univers : l'opérette, la musique barbershop et la comédie musicale. Les instruments utilisés sont complexes et nombreux et le groupe joue sur les bruits, comme par exemple le son des claquettes ou les sifflements, références à la comédie musicale Singing In The Rain.


Le morceau qui suit mérite une attention toute particulière : The Prophet's Song. Composé par Brian May, voilà un morceau qui, à mon sens, est tombé dans l'oubli de façon totalement injustifiée. Dans un registre envoûtant, jouant sur des instruments comme le luth et des gammes indiennes, The Prophet's Song est l'explosion de toute la compétence de Queen en terme de studio, comme il est surtout possible de l'entendre sur le grand canon au milieu de la chanson, avec la voix de Freddie Mercury se superposant , d'une piste à l'autre. Il serait long d'analyser ce morceau dans le détail, mais si si vous voulez découvrir un morceau surprenant et aussi complexe que Bohemian Rhapsody, posez-y une oreille.


La fin de The Prophet's Song se conclut par l'introduction du piano de l'une des ballades les plus romantiques et populaires de Queen : Love Of My Life. Parlant de la perte d'un être cher, Freddie Mercury, compositeur de la chanson, y montre toutes ses qualités vocales, grâce à de grandes envolées lyriques. La structure globale est très simple et pop ; pourtant, ce morceau reste mémorisable pour son aspect à la fois désabusé et apaisé. Le morceau qui suit, Good Company, contraste avec le morceau précédent par son coté folk mais également par la légèreté de son texte.


S'ensuit le titre culte Bohemian Rhaspody, dont nous avons déjà parlé et qui fait tout simplement partie de ces titres cultes de l'histoire du rock. En première place des charts britanniques pendant pas moins de 9 semaines, ce titre domine l'ensemble de l'album par sa production dantesque : pas moins de 180 pistes, des choeurs enregistrés de façon répétée par les musiciens du groupe, une construction harmonique complexe, une conception très classique de l'ensemble du morceau et un vidéoclip qui révolutionne l'histoire du clip.... Malgré son succès, impossible de se lasser de ce morceau iconique qui a permis au groupe d'exploser et de devenir Queen.



Pour conclure cet album, Queen surprend par sa reprise de l'hymne national britannique God Save The Queen, uniquement instrumental et reprenant les procédés de composition des chorals de Bach. Symbole de l'appartenance du groupe à sa patrie mais également la dimension royale de Queen...


Cet album a été une source d'influence incroyable pour nombre de musiciens (Radiohead, Muse, Lady Gaga, Mika...). Tirant son inspiration de tout ce que les musiciens de groupe ont écouté, la musique de Queen montre toute l'étendue de son répertoire et laisse la porte ouverte à toutes les possibilités musicales...


EN BREF :

Durée : 44 minutes

Genre : hard rock, rock progressif, pop, opérette.

Titre culte : Bohemian Rhapsody

Perle : The Prophet's Song


Note : 10/10


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