10 raisons de penser que The Wall (1979) de Pink Floyd est culte

Quand je vous ai demandé quel album de Dark Side Of The Moon ou The Wall était votre préféré, je savais poser une question difficile car la musique de Pink Floyd est souvent vue comme parfaite en tous points (à juste titre). Cependant, malgré la difficulté, vous avez choisi The Wall... Pas d'inquiétude pour les déçus, Dark Side Of The Moon est tellement culte que nous en parlerons également. Mais, en attendant, nous allons donc voir en 10 points pourquoi The Wall de Pink Floyd est culte !

1. Parce que Pink Floyd

Oui, encore une fois... Mais Pink Floyd est juste l'un des piliers du rock progressif. C'est l'un des groupes britanniques les plus populaires de l'histoire des musiques actuelles et a marqué de son empreinte une bonne partie de la musique électronique, introduisant des bruits et des effets en masse. Enfin, nous leur devons des albums cultes comme Dark Side Of The Moon, Wish You Were Here, Animals ou encore Atom Heart Mother... Un beau quota d'albums fabuleux donc !

De gauche à droite : Heart Atom Mother, Relics, Dark Side Of The Moon, Wish You Were Here, The Wall, Animals

2. Parce que les musiciens sont des monstres sacrés

Les désaccords entre les musiciens de Pink Floyd ces dernières années ne remettent en rien en cause leurs talents. Qu'il s'agisse de Roger Waters, l'un des chanteurs et bassistes les plus populaires de ces cinquante dernières années ; de David Gilmour, le virtuose de la guitare ; de Nick Mason, batteur au son reconnaissable entre mille ; ou encore Richard Wright, regretté claviériste du groupe qui a littéralement créé le "son Pink Floyd" : encore un groupe où chaque musicien a eu son rôle à jouer dans la création de la légende...

3. Parce que The Wall est une référence de l'opéra-rock et du concept-album

Nous en avions parlé de l'opéra-rock sur David Bowie et son album "The Rise And Fall Of Ziggy Stardust And The Spiders From Mars". Pour les plus curieux, je vous propose ce petit article (en anglais) relatant l'histoire des concept-albums. Où que vous alliez chercher vos informations, The Wall est systématiquement répertorié et fait partie des fondamentaux du genre.

4. Parce que The Wall relate une histoire "vraie" et la traite largement

En tant qu'opéra-rock et comme un opéra traditionnel, The Wall raconte une histoire dont les personnages (où plutôt LE personnage) est traité à la perfection et en profondeur. Il a une histoire, que nous suivons au fur et à mesure, et qui reste cohérente et poussée. CEPENDANT, il est également intéressant de savoir que le personnage, Pink, est inspiré de la vie personnelle de Roger Waters et de sa lassitude par rapport au comportement agressif des fans lors des concerts de Pink Floyd. The Wall est donc tout personnel et presque "intimiste".

5. Parce que les adaptations ont été nombreuses

Je crois qu'il est difficile de trouver un art qui ne se soit pas confronté à The Wall. L'album a, en effet, eu son adaptation (très réussie) au cinéma, dans le film d'Alan Parker, ou encore en live avec des mises en scène démentielles, démesurées et pleines de travail et de décors. Enfin, en 2016, un opéra intitulé Another Brick In The Wall : The Opera, a vu le jour. Du grand spectacle !

Aperçu du décor sur la tournée de 1980

6. Parce que l'histoire nous touche tous

Pink perd son perd très jeune, ce qui le pousse à se couper du reste du monde. Brimé et maltraité à l'école par ses enseignants, il continue la construction de son mur mental jusqu'à l'arrivée d'une femme, Vera, dont il tombe follement amoureux. Malheureusement, cette dernière le trompe, ce qui le fait plonger et le pousse à tenter de se suicider. Il s'en sort et devient fou, s'anesthésiant de médicaments et devenant une sortie de dictateur tyrannique. C'est à force de volonté qu'il décide de détruire ce mur qui le coupe de ses congénères, développant ainsi une nouvelle vie.

Le résumé de l'intrigue est très bref... Mais qui n'a jamais eu envie de rester seul et de se couper de la société où on ne trouve pas sa place ? En bref, en plus d'être musicalement abouti, The Wall est un album qui s'adresse à chacun de nous.

7. Parce que The Wall regorge de morceaux légendaires

Dans les 2h30 de musique, de grands moments reviennent et certains morceaux sont connus en dehors de l'album. C'est principalement le cas de "Comfortably Numb" ou "Hey You" mais également "Another Brick In The Wall". Il y a trois versions de cette chanson dans l'album : la première à la mort du père de Pink, la seconde dans son institut scolaire et la troisième lors de la trahison de sa femme. La seconde est la plus populaire et est juste ici car il serait dommage de ne pas profiter de cet air contestataire et fort !

8. Parce que la construction musicale est uniforme et très cohérente

Il y a très peu d'albums trouvant une telle cohérence musicale et de timbre. En effet, les orchestrations sont souvent les mêmes, mettant davantage en valeur les mélodies de chaque instrument et les bruits, plutôt que des timbres originaux et plus complexes. D'un point de vue mélodique, il est également très intéressant de se pencher sur les vases communicants existant entre les morceaux : une écoute attentive permet de retrouver des thèmes mélodiques, repris plus tard pour évoquer des aspects de la psychologie de Pink...

9. Parce qu'il y a une grande sobriété

Il est toujours étonnant d'écouter ce genre d'albums car, à bien y réfléchir, il n'y a finalement pas grand chose. Le groupe cherche avant tout à mettre en avant l'histoire et l'ambiance et la musique sert de support à l'histoire. Les accompagnements sont principalement des arpèges classiques, avec des guitares acoustiques et la voix grave de Roger Waters ne fait qu'accentuer à l'atmosphère très sobre de l'album qui trouve son aboutissement dans une exacerbation des sentiments. Pour moi, l'exemple parfait de cela est la chanson "Mother" où la voix est simplement accompagnée de la guitare, sous forme d'accords... et qui, pourtant, transmet énormément d'émotions :

10. Parce que The Wall est une mise en avant des solos

Alors, certes, cet ultime argument va contre le précédent... Mais The Wall, au delà de la dimension narrative, est une exploration mélodique et harmonique. Le groupe arrive, en effet, à trouver les moments opportuns pour laisser la part belle à la virtuosité des musiciens et à la complexité des orchestrations. L'exemple idéal est "Comfortably Numb" où Pink, inconscient (engourdi puisque c'est ce que Numb signifie), n'a pas la force de parler : l'occasion idéale pour placer l'un des solos les plus beaux de David Gilmour et de l'histoire des solos !

Pour en savoir plus sur cet album, je vous recommande le superbe ouvrage de Philippe Gonin, spécialiste de Pink Floyd, qui a sorti une analyse de The Wall, intitulée... The Wall !

En vous souhaitant...