Les nouveautés du 7 septembre

Quand j'ai vu les albums sortis vendredi dernier, je ne savais plus où donner de la tête... Des pointures ont tout simplement décidé de sortir leurs nouveaux opus en même temps et pour vous, j'ai pris le temps de me pencher sur certains : Raise Vibration de Lenny Kravitz, Egypt Station de Paul McCartney, Essenciel de Zazie et Nina Cried Power d'Hozier.

1. Raise Vibration - Lenny Kravitz

On commence cette semaine avec un album que j'attends depuis l'annonce de sa sortie : Raise Vibration. J'aime beaucoup Lenny Kravitz, son univers est plein de soul, de funk, de blues, de rock, de pop... Bref, je lui trouve une belle diversité qui me plaît.

Raise Vibration s'inscrit parfaitement dans cette veine, mélangeant principalement la soul et le funk. L'osmose se fait assez bien et c'est toujours un plaisir d'entendre la voix et la guitare de Lenny Kravitz dans de nouveaux titres. Alors, certes, ce n'est pas l'album du siècle, ni de la décennie, ni même de l'année... Mais certains morceaux m'ont largement embarqué et ont su me conquérir. Je pense surtout à "Raise Vibration", titre éponyme, qui, dans une grande sobriété de voix et d'instruments épars, parvient à toucher directement l'auditeur. De même, "Johnny Cash" rend assez fidèlement hommage à la musique du musicien disparu dans l'orchestration très sobre de guitare et de chant. À coté de cela, des instrumentations plus fournies permettent d'aborder une dimension plus funk et plus festive qui rappelle les grandes heures de Lenny Kravitz. Dans toutes ces configurations, la voix du chanteur parvient à nous enchanter et à nous convaincre, malgré quelques longueurs... En bref, Raise Vibration est un bon album, qui nous permet de renouer avec un musicien qu'il est toujours agréable de retrouver, même si ce nouvel opus n'est pas le meilleur de sa carrière prolifique.

Ma note : 7,5/10.

2. Egypt Station - Paul McCartney

Je pensais qu'il n'était pas la peine de présenter Paul McCartney mais, il y a quelques années, Kanye West et Rihanna ont enregistré une chanson avec lui et nous avons pu voir fleurir quelques commentaires inspirés : "merci Kanye West de faire découvrir des nouveaux talents comme Paul Mc Cartney"... Donc, pour éviter ce genre de messages, nous allons faire comme si personne ne connaissait Paul McCartney et nous allons le présenter ! Paul McCartney, c'est le bassiste le plus légendaire du groupe le plus légendaire de l'histoire : les Beatles. C'est l'auteur de chansons comme "Yesterday", "Michelle", "Let It Be" et j'en passe... C'est également le compositeur et interprète original de "Live And Let Die", l'une des meilleures BO de James Bond... C'est des collaborations avec Michael Jackson, John Bonham, David Gilmour, Pete Townshend, Phil Collins ou encore Stevie Wonder... Bref, Paul McCartney, c'est tout simplement l'un des piliers des musiques actuelles.

Et joie, il a sorti un nouvel album ! C'est exactement le 50ème album hors du cadre des Beatles... Rien que pour ça, je suis admirative. Et, pour ne rien vous cacher, je suis d'autant plus admirative en écoutant Egypt Station car la voix est d'une fraîcheur assez dingue pour une personne de 76 ans ! Évidemment, il est possible de sentir un aspect très traditionnel dans la façon de construire la chanson dans un registre pop, avec quelques systématismes entre le couplet et le refrain, les orchestrations et la mise en valeur de la mélodie... Certaines mélodies rappellent également des chansons déjà entendues. Mais, pour ainsi dire, je m'en moque ! Là où je le reprocherais à n'importe quel autre musicien, ici, je ne peux pas. Pourquoi ? Tout simplement parce que Paul McCartney reprend des codes de la pop... qu'il a lui-même créé ! C'est bien lui (accompagné de John Lennon et, de manière générale, des Beatles) qui a mis en place une façon de construire une chanson, façon qu'il a déconstruite par la suite (dans la deuxième partie de carrière des Beatles). Toujours est-il qu'il en est le créateur ! Alors, certes, cela n'en fait pas un très bon album, mais c'est une belle occasion de rappeler l'apport de McCartney à la musique. Alors une seule chose : merci, sire McCartney !

Ma note : 6/10.

3. Essenciel - Zazie

Soyons clairs : je n'en ai rien à faire de la musique de Zazie, en temps normal. Ses tubes me laissent un peu indifférente, je ne déteste pas mais je n'aime pas non plus. Cependant, les médias ont tellement parlé de son nouvel album, Essenciel, et de la chanson phare "Speed" que j'ai eu la curiosité d'écouter ce que pouvait donner un album de la chanteuse.

Dans cet opus, Zazie laisse de coté sa pop classique pour revêtir une couche d'electro sous-jacente et qui, je trouve, lui va plutôt bien. La chanson "Waterloo" le montre bien, proposant un mélange entre l'univers un peu sombre de la chanteuse et des machines proéminentes. L'utilisation des machines est assez intéressante, d'ailleurs, parfois terriblement moderne et parfois en hommage à un new wave un peu dépassé et daté ; à titre personnel, j'ai trouvé cela assez agréable. Cependant, il serait réducteur de juger cet album à l'aspect electro et Zazie continue de proposer des chansons dans la veine des grandes chansons françaises : "Dire Ce Qu'On Danse" est très représentative de cela, la voix de Zazie étant accompagnée simplement par un piano et des percussions. Les textes sont également plutôt travaillés mais cela n'est pas vraiment une surprise de la part de l'artiste qui a toujours manié avec talent la langue de Molière. "Nos Âmes Sont" est le parfait exemple, le titre étant un jeu de mots avec un texte subtil, plein de profondeur et d'attention. En bref, cet album ne sera pas l'album de l'année pour moi mais j'ai été ravie d'en découvrir un peu plus de Zazie.

Ma note : 7/10.

4. Nina Cried Power - Hozier

Un peu comme pour Zazie, je n'ai pas d'affinités particulières avec la musique d'Hozier : j'ai trouvé "Take Me To Church" sympathique mais la chanson ne m'a jamais donné envie d'aller plus loin. Cependant, quand j'ai lu que l'EP rendait hommage à Nina Simone, James Brown et Mavis Staples.

L'EP est très court : 17 minutes pour 4 titres. Il est tout de suite possible de reconnaître la voix d'Hozier qui se fond parfaitement dans le mélange de pop, de soul et de blues. Le premier morceau, "Nina Cried Power" est massif et imposant grâce à des orchestrations importantes et un choeur, répondant à la voix principale et apportant plus d'ampleur au morceau. "NFWMB" est beaucoup plus sobre, avec des instruments en nombre plus restreints et un registre plus folk. "Moment's Silence (Common Tongue)" montre l'amplitude vocale d'Hozier avec des écarts vocaux et une vraie puissance au service de la mélodie. Enfin, "Shrike", dans son orchestration toute en sobriété et intimisme, est un vrai voyage dans un espace un peu désert, avec la voix du chanteur, beaucoup plus douce et feutrée. Cet EP d'Hozier est donc très bien fait, proposant des registres assez variés (parfois trop d'un titre à l'autre) mais saura ravir vos oreilles, pourquoi pas cet hiver au coin du feu ?

Ma note : 7/10.

Et vous, vous avez écouté quoi cette semaine ?

En vous souhaitant...